Détermination
d'une glycémie
: Bts analyses biologiques médicales 2014
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Le peroxyde d'hydrogène de formule chimique H2O2,
appelé couramment eau oxygénée, existe naturellement chez les êtres
vivants comme sous-produit de la respiration cellulaire. Synthétisé
pour la première fois en 1818, il s’avère d’une grande utilité et d’une
grande importance économique. Ses propriétés oxydantes sont exploitées
au cours d’analyses de biologie médicale, notamment lors de la
détermination de la glycémie. Partie 1 : exploitation de la méthode de détermination de la glycémie
La glycémie exprime la teneur en glucose dans le sang. Les valeurs normales à jeun se situent entre 3,5 et 6,1 mmol.L-1.
Le contrôle de la glycémie est un examen d’analyse biologique courant,
il permet de détecter une hypoglycémie, une hyperglycémie, un diabète.
Presque toutes les techniques actuelles reposent sur l’utilisation
d’une enzyme, la glucose-oxydase, couplée à une réaction colorimétrique.
En présence de glucose-oxydase, le glucose (C6H12O6) en solution aqueuse est oxydé par le dioxygène dissous en acide gluconique avec formation de peroxyde d’hydrogène H2O2.
L’équation chimique de cette réaction, notée par la suite (1), est la suivante :
C6H12O6 aq +H2O(l) + O2(aq) ---> C6H12O7 aq +H2O2(l). (1).
En présence d’une seconde enzyme, la peroxydase, le peroxyde
d’hydrogène formé par cette réaction est dosé selon la réaction de
Trinder :
2H2O2(l) +phénol + amino-4-antipyrine ---> quinonéimine +4H2O(l). (2).
Les réactions (1) et (2) étant totales, la concentration de
quinonéimine en solution est proportionnelle à la concentration
initiale de glucose. La quinonéimine étant la seule espèce colorée, la
détermination de la glycémie s’effectue alors indirectement par
spectrophotométrie UV-visible.
Détermination de la glycémie d’un patient.
Pour déterminer la glycémie d’un patient, on travaille sur le plasma
sanguin obtenu après centrifugation, puis on lui ajoute le mélange
d’espèces chimiques nécessaires au bon déroulement des réactions (1) et
(2).
Après une trentaine de minutes, on mesure l’absorbance de la solution
pour une longueur d’onde de 505 nm. La valeur affichée est de 1,30.
Parallèlement, on réalise une gamme d’étalonnage à partir de solutions
de glucose de concentrations C connues auxquelles on fait subir les
mêmes opérations que celles réalisées sur le plasma.
Les mesures effectuées permettent de tracer la courbe suivante représentative de la fonction A = f(t).
La courbe expérimentale ci-dessous permet d’affirmer que la loi de Beer-Lambert est
respectée. Justifier pourquoi.
La courbe est une droite passant par l'origine. L'absorbance est
proportionnelle à la concentration. La loi de Beer-Lambert est
vérifiée. A = 0,8 C avec C en g/L.
À l’aide de cette courbe, déterminer si la valeur de la glycémie dans le plasma étudié est située dans les valeurs normales.
M (glucose) = 6*12+12+6*16=180 g/mol ; 1,6 / 180 = 8,9 10-3 mol/L = 8,9 mmol/L.
Les valeurs normales à jeun se situent entre 3,5 et 6,1 mmol.L-1. La glycémie est donc trop élevée.
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Pouvoir séparateur du monochromateur.
Le spectrophotomètre utilisé est constitué de plusieurs parties
distinctes : une source de lumière polychromatique, un monochromateur,
une cuve pour contenir la solution à étudier et un détecteur. La source
de lumière utilisée est une lampe à arc au xénon, dont le spectre
d’émission s’étend de 300 à 1100 nm. Le monochromateur comprend entre
autres, un réseau de diffraction par transmission comportant n = 1 200
traits / mm utilisé en incidence normale. La longueur utile,
c'est-à-dire éclairée du réseau, vaut L = 1,0 cm. Ce spectrophotomètre permettrait-il des mesures en dehors du domaine visible ?
Le
spectre d’émission s’étend de 300 à 1100 nm ; il couvre une partie du
proche UV ( 300 à 400 nm), le visible ( 400 à 800 nm) et une partie du
proche IR ( 800 nm à 1100 nm ).
Proposer une couleur pour la quinonéimine. La
quinnéimine présente un maximum d'absorption vers 505 nm ( vert). Sa
couleur est la couleur complémentaire du vert, c'est à dire le rouge
pourpre.
Le
pouvoir séparateur ou pouvoir de résolution, R, d’un réseau permet
d’apprécier sa capacité à séparer deux radiations de longueurs d’onde
différentes. Il a pour expression :
R = kN = l / Dl avec N : nombre de fentes éclairées et k l’ordre du spectre.
Montrer qu’à l’ordre 1, le pouvoir séparateur du réseau utilisé vaut R = 12000.
n = 1 200 traits / mm. La longueur utile, c'est-à-dire éclairée du réseau, vaut L = 1,0 cm.
R = N = 1200*10 = 12000.
Le
spectrophotomètre permet-il d’isoler la radiation de travail des
radiations voisines dont les longueurs d’onde diffèrent au minimum de
0,1 nm par rapport à 505 nm ?
Dl = l / R =505 / 12000 = 4,2 10-2 nm.
Cette valeur étant inférieure à 0,1 nm, le spectrophotomètre permet d'isoler la longueur d'onde de travail.
Lorsque l’ordre augmente, comment évolue la qualité de la séparation des deux longueurs d’onde ?
N est constant, si k augmente alors R croît et en conséquence Dl diminue. La qualité de la séparation augmente.
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Partie 2 : étude de la dismutation de l’eau oxygénée
Dans la partie 1, les propriétés oxydantes de l’eau oxygénée ont été
mises en avant. L’eau oxygénée possède également des propriétés
réductrices, ce qui lui confère un caractère amphotère. Les couples
d’oxydoréduction associés sont O2(g) / H2O2(l) et H2O2(l) / H2O(l) dont les potentiels standard ont pour valeurs respectives E°1 = 0,69 V et E°2 = 1,76 V.
L’eau oxygénée se dismute, c'est-à-dire se décompose, spontanément mais
lentement, selon la réaction notée par la suite (3), d’équation :
H2O2(l) = H2O(l) +½O2(g) (3)
Écrire
les demi-équations associées aux couples précédents, justifier le
caractère spontané de la réaction de décomposition de l’eau oxygénée et
retrouver son équation bilan (3).
E°2 -E°1 étant supérieur à 0,3 V, la réaction de décomposition de l'eau oxygénée sera totale.
H2O2(l) est l'oxydant le plus fort : H2O2(l) +2H+aq + 2e- =2 H2O(l).
H2O2(l) est également le réducteur le plus fort : H2O2(l) = O2(g) + 2H+aq +2e-.
Ajouter : 2H2O2(l) +2H+aq + 2e- =2 H2O(l) + O2(g) + 2H+aq +2e-.
Simplifier : H2O2(l) = H2O(l) + ½O2(g).
On conserve généralement l’eau oxygénée dans des armoires réfrigérées. Proposer une justification à ce mode de stockage.
La température est un facteur cinétique. A basse température, la décomposition de l'eau oxygénée est ralentie.
La réaction (3) peut être catalysée de différentes façons : catalyse
hétérogène par le platine, catalyse homogène par les ions fer III ou
par une enzyme comme la catalase.
Définir le terme catalyse en précisant ce qui différencie une catalyse homogène d’une catalyse hétérogène.
Un catalyseur augmente la vitesse d'une réaction thermodynamiquement
possible. Il n'apparaît pas dans le bilan, étant régénéré lors de la
dernière étape.
Catalyse homogène : réactifs et catalyseur sont dans la même phase ;
catalyse hétérogène : réactifs et catalyseur sont dans des phases
différentes.
On cherche à déterminer l’ordre de la réaction de décomposition de
l’eau oxygénée. Pour cela, on ajoute à l’eau oxygénée une petite
quantité de solution de chlorure de fer III. On récupère par
déplacement d’eau, dans un récipient adapté aux mesures de volume, le
dioxygène formé au cours du temps. On peut alors en déduire la valeur
de la concentration C en eau oxygénée en fonction du temps.
On obtient ainsi les courbes suivantes.
On suppose pour cette étude que le volume de solution reste constant.
Exprimer la vitesse volumique de réaction, v, en fonction de la concentration C en eau oxygénée restante au temps t.
v = 1/V dx/dt avec V volume de la solution et x, l'avancement en mol.
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avancement (mol)
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H2O2(l) |
= H2O(l) |
+ ½O2(g) |
initial
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0
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C0V
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solvant
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0
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en cours
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x
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C =C0V-x |
½x
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d [H2O2]dt = d(C0-x/V)dt = -1/Vdx/dt ; or v = 1/V dx/dt ; v = -d [H2O2]dt =-dC/dt.
La vitesse volumique de réaction est également donnée par la relation v = k Ca où a est l’ordre de la réaction par rapport à l’eau oxygénée et k la constante de vitesse associée.
Montrer,
sans aucun calcul numérique, que les résultats expérimentaux sont
compatibles avec un ordre 1 par rapport à l’eau oxygénée.
-dC/dt = k C ; dC / C = -kdt ; par intégration ln C = -kt + constante.
à t = 0 : ln C0 = constante ; ln (C / C0) = -kt.
ln C = -kt + ln C0 ou bien C = C0 exp(-kt).
Ces équations sont en accord avec les courbes proposées.
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