Fibre optique à
saut d'indice, ouverture numérique, dispersion, atténuation Capes 2014.
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Considérons une fibre optique dont le coeur
est un cylindre circulaire d'axe Oz, de rayon R1
et d'indice optique n1. O est le centre de la
face d'entrée de la fibre. La gaine est également d'axe Oz,
d'indice n2, de rayon intérieur R1
et de rayon extérieur R2. Les indices vérifient
l'inégalité n1>n2.
Une telle fibre est dite à saut d'indice.
Soit un rayon lumineux arrivant en O à l'entrée du coeur de la fibre.
Dans l'air il est incliné d'un angle q0
par rapport à l'axe Oz. Après réfraction dans le coeur de la fibre, le
rayon arrive à l'interface entre le coeur et la gaine, avec un angle
d'incidence i1. L'indice de l'air est égal à 1.
Tous les angles intervenant dans cette partie sont compris entre 0 et ½p.
Notion
d'ouverture et de modes.
Etablir
lune relation entre les angles i1, q0
et les indices des milieux.
Réfraction en O : nair
sin q0
= n1 sin r avec r + i1 =
90° soit sin r = cos i1.
sin
q0 = n1 cos i1.
Quelle est
la condition portant sur sin i1 et les indices
des milieux pour qu'il y ait réflexion totale à l'interface coeur-gaine
?
Cas
limite de la réflexion totale : n 1 sin i 1
lim = n 2 ; s in i1
lim = n2 /n1.
sin i1doit
être supérieur ou égal à n2 /n1.
On appelle
ouverture numérique de la fibre ON = (n12-n22)½.
Quelle
est en fonction de ON, la valeur maximale q0 max de
l'angle q0 au delà
de laquelle il n'y a plus réflexion totale à l'interface coeur-gaine
? A.N : n1 = 1,48, n2 =
1,46.
sin i1
lim = n2 /n1
; sin
q0 max = n1 cos i1 lim.
sin2
i1 lim =(n2
/n1)2
; cos2
i1 lim = sin2 q0 max
/ n21 ; sin2
i1 lim +cos2
i1 lim =1.
1 = (n2
/n1)2
+ sin2 q0 max
/ n21 ; n21 =n22+sin2 q0 max.
n21 -n22=sin2 q0 max
= ON2. sin q0 max
= ON.
ON = (1,482-1,462)½
=[(1,48+1,46)(1,48-1,46)]½ =0,2425 ; q0 max
=14,0°.
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La
détermination des différents modes de propagation des ondes
électromagnétiques dans une fibre optique fait appel aux équations de
Maxwell et aux équations de propagation qui en découlent. Les solutions
rigoureuses s'écrivent au moyen des fonctions de Bessel.
Il est toutefois possible d'obtenir des solutions approchées, et
d'appréhender la notion de modes avec un formalisme allégé, en
s'appuyant sur des considérations simples d'optique ondulatoire.
Considérons
un plan de symétrie de la fibre contenant l'axe Oz. Soient deux rayons
lumineux se propageant dans ce plan, au coeur de la fibre optique, l'un
repéré par une simple flèche, l'autre par une double flèche. Les ondes
associées à ces deux rayons sont monochromatiques, cohérentes, de
longueur d'onde dans le vide l.
Elles subissent des réflexions totales aux interfaces coeur-gaine,
c'est à dire aux points A1, A2,
A3 etc pour le rayon repéré par une simple
flèche, et aux points B1, B2
etc pour le rayon repéré par une double flèche.
Soient C et D les points des rayons A1A2
et B2B3 se trouvant dans
un même plan orthogonal aux deux rayons.
Soient E et F les
points des rayons A3A4 et
B2B3 se trouvant dans un
même plan orthogonal aux deux rayons.
Dans un premier temps, on ne prend pas en compte les éventuels
déphasages dus aux réflexions.
Exprimer
la différence de chemin optique d
entre les deux rayons allant du plan contenant Cet D au plan E et F.
La différence sera choisie de telle sorte que d soit positif.
d=n1(CA2
+A2A3+A3F
-DE).
Soient A'1
et A'3 les projetés orthogonaux des points A2
et A3 sur le rayon B2B3.
Exprimer
la différence de marche en fonction de A2A3,
A'2A'3 et n1.
d=n1(DA'2
+A2A3+A'3E
-DE) = n1(A2A3-A'2A'3).
Montrer
que cette différence de marche peut s'écrire d = 4R1
sin q0.
A'2A'3
= B2B3-B2A'2-A'3B3
=A2A3-2R1sinß-2R1sinß.
d=n14R1sinß
; réfraction en O : sin q0
= n1 sin ß ; par suite : d=4R1sin q0.
On suppose que pour que la propagation soit possible, cette différence
de marche doit être égale à un nombre entier de fois la longueur d'onde
l.
Commenter
cette hypothèse et en déduire la condition (C1) associée
en introduisant un entier naturel m, que l'on nommera " indice de mode".
Les ondes qui se propagent dans la fibre sont cohérentes et synchrones.
Leur superposition conduit à des interférences. Celles-ci sont
constructives si la différence de marche est un multiple de la longueur
d'onde.
d
= m l
; 4R1sin q0 = m l.
On notera q0
m et ßm les angles q0
et ß associés au mode m.
Quelle
inégalité doit vérifier m compte tenu de l'ouverture numérique
?
sin
q0 max = ON = (n12-n22)½ ; 4R1sin q0 m = m l ; sin q0 m =m l /(4R1).
m=0 conduit à q0 0 =0 ; valeur
maximale de m : partie entière de
4R1sin q0 max / l = 4R1(n12-n22)½ /l.
Montrer
que pour n1 = 1,447 et n2
= 1,443, R1 = 3,50 µm et l = 1,55 µm, seul le
mode m=0 est possible. La fibre est dite monomode.
sin q0 max
= ON = (1,4472-1,4432)½ =0,1075 ;
Valeur maximale de m : partie entière de 4*3,50 *0,1075
/ 1,55 =0.
On tient compte à
présent des déhasages dus aux réflexions. Lorsqu'une onde lumineuse se
propageant dans un milieu d'indice na rencontre
un dioptre séparant le milieu d'indice na d'un
milieu d'indice nb, à quelle
condition la réflexion sur le dioptre s'accompagne-t-elle d'un
déphasage de p
?
Si n1 est supérieur ou égal à n2,
il n'y a pas de déphasage ; si n1
est inférieur ou égal à n2, il y a un déphasage
de p.
La
condition C1 est-elle
modifiée si l'on prend en compte le déphasage éventuel lié à la
réflexion ?
La réflexion totale peut se produire si n2
< n1. Dans ce cas il n'y a pas de
déphasage lié à la réflexion et la condition C1
reste inchangée.
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Dispersion.
Il existe plusieurs types de dispersion au sein d'une fibre optique.
Dispersion
intermodale.
On considère une fibre multimode d'axe
Oz, de longueur L, avec un coeur de rayon R1 et
d'indice optique n1, et une gaine d'indice n2<n1.
Supposons qu'une diode laser émette une impulsion lumineuse de longueur
d'onde dans le vide l
pendant une durée t0.
Les caractéristiques de la fibre sont telles qu'il existe N+1 modes,
d'indices compris entre 0 et N. Pour le mode d'indice m; ßm
= arcsin(ml/(4n1R1)).
Montrer
que pour une fibre optique de longueur L, la distance parcourue par la
lumière pour le mode m est L / cos ßm. En
déduire l'expression du chemin optique dans la fibre.
Pour le mode m, la lumière suit le trajet O, A1m,
A2m, A3m ... tel
que OA1m
= OH / cos ßm avec H projection
orthogonale de A1m sur l'axe Oz.
La longueur d'un tel trajet est donc : L / cos ßm. Le chemin optique vaut n1L / cos
ßm.
Quel est
l'indice du mode dont la durée de la propagation le long de la fibre
est le plus court ?
La durée la plus courte correspond au
chemin optique le plus petit, soit pour la plus grande valeur de cos ßm : cos
ßm
=1 ; ßm =0 ; m = 0.
On note Dtm
la
durée de la propagation des signaux lumineux le long de la fibre de
longueur L pour le mode m, et c la célérité de la lumière dans le vide.
Exprimer
Dtm
en fonction de ßm.
Dtm
= L / (v cos ßm) avec v = c/n1. Dtm
= n1L
/ (c cos ßm).
On note respectivement DtMin
et DtMax
les durées de propagation correspondant aux modes pour lesquels cette
durée est respectivement la plus courte et la plus longue.
Exprimer
DtMin
et DtMax
en fonction de L, n1, R1, N, l et c.
DtMin
= n1L / c.
DtMax
=n1L / (c
cos ßm)
avec sin ßm= sin q0m/n1
= Nl/(4R1n1).
cos2
ßm
= 1 -sin2
ßm
=1-(Nl/(4R1n1))2.
DtMax
=n1L [1-(Nl/(4R1n1))2]-½ / c = 4n21LR1[(4R1n1))2-(Nl)2]-½ / c = n1L/c (4R1n1 [(4R1n1))2-(Nl)2]-½).
La figure ci-dessus illustre de façon schématique la dispersion
intermodale. Une impulsion lumineuse rectangulaire de durée t0
est émise en z=0, entre t=0 et t=t0.
En raison de l'existence des N+1 modes, lorsque l'impulsion arrive au
bout de la fibre en z=L, elle est allongée et déformée. Elle démarre à
t = t1, atteint sa valeur maximale à t = t2,
garde cette valeur jusqu'à t = t3, puis prend
fin à t = t4. On suppose qu'il n'y a aucune
autre source de dispersion.
Interpréter
la forme de l'impulsion en z = L.
Les ondes émises à la date t=0 qui empruntent le trajet le plus court,
sortent de la fibre à la date t1 = DtMin
; Les ondes émises à
la date t=0 qui empruntent le trajet le plus long, sortent de la fibre
à la date t2 = DtMax
; l'amplitude en sortie est alors maximale jusqu'à la date t3
= DtMin
+t0.
L'amplitude décroît ensuite jusqu'à la date t4 =
DtMax
+t0.
Exprimer
le temps de montée tm = t2-t1
en
fonction de DtMin
et
DtMax.
tm
= t2-t1=DtMax
-DtMin.
Exprimer
les instants t3 et t4 puis le
temps de descente td = t4-t3
en
fonction de DtMin
et DtMax
et t0.
td
= t4-t3=
DtMax
+t0-(DtMin
+t0)==DtMax
-DtMin.
On note tL
la durée de l'impulsion en bout de fibre. On définit l'élargissement de
l'impulsion par unité de longueur Dt/L
= (tL-t0)
/ L. Montrer
que cette quantité a pour expression :
Dt/L = n1/c {(4R1n1 [(4R1n1))2-(Nl)2]-½)-1}.
Dt/L =(DtMax
- DtMin
) /L =n1/c (4R1n1 [(4R1n1))2-(Nl)2]-½) -
n1 / c.
Cette quantité est souvant donnée en ns km-1. Donner sa
valeur numérique dans cette unité. n1
= 1,48 ; N = 15 ; R1 = 25,0 µm ; l = 1,55 µm et c =
3,00 108 m/s.
[(4R1n1))2-(Nl)2]-½=[(4*25,0 10-6*1,48))2-(15*1,55
10-6)2]-½=6,842 103 m-1.
4R1n1 [(4R1n1))2-(Nl)2]-½)-1=4*25,0
10-6*1,48*6,842
103 -1 =1,257 10-2.
Dt/L =1,48/(3,00 108
)*1,257 10-2=
6,20 10-11s m-1 = 6,20 10-11*109
/ 10-3 ns km-1 =62,0 ns km-1.
L'élargissement des impulsions impose une limite pour le débit lors de
la transmission d'informations numériques par fibre optique. En efffet,
si la période d'horloge, c'est à dire la durée entre chaque bit, est TH,
l'information est impossible à récupérer en bout de fibre si
l'élargissement des impulsions devient comparable à tH.
En utilisant les valeurs numériques précédentes, et en prenant comme
critère de transmissibilité de l'information un élargissement
d'impulsion inférieur ou égal à 0,25 TH, calculer
en Mbits/s le débit maximal admissible Qmax dans
une fibre de longueur 1 km.
Elargissement de l'impulsion au bout de 1000 m : 6,20 10-11*103
<=
0,25 TH.
TH
>= 6,20 10-8/0,25
; TH
>=2,48 10-7 s.
Qmax =1/TH = 1/(2,48 10-7 ) =4,03 106 bits/s =
4,03 Mbits/s.
Soit Q'max le débit maximal admissible dans une
fibre optique de longueur L = 20,0 km. Quel est
le lien entre Qmax et Q'max
?
Q'max = Qmax / 20.
En pratique, la dispersion intermodale limite l'utilisation des fibres
optiques multimodales à saut d'indice aux réseaux locaux.Les liaisons
internationales ou nationales à haut débit nécessitent des fibres à
gradient d'indice ou des fibres à saut d'indice monomodales.
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Dispersion
intramodale.
Dans les fibres monomodes, utilisées pour les liaisons à haut débit sur
de grandes distances, la dispersion est due, d'une part au phénomène de
guidage dans le coeur, et d'autre part à la dépendance de l'indice du
milieu constituant le coeur de la fibre, vis à vis de la longueur
d'onde lumineuse.
La dispersion due au guidage, dans une fibre monomode, fait appel à un
traitement mathématique lourd, et ne peut pas s'appliquer avec un
modèle utilisant les rayons lumineux. Notons D le coefficient de
dispersion intramodale dans une fibre monomode. Ce coefficient est
définit par D = 1/L dtg/dl où dtg(l) est la durée de
propagation dans la fibre de longueur L, à la vitesse de groupe vg,
pour la longueur d'onde l.
En notant respectivement Dgd et Dm
les coefficients de dispersion dus au guidage et au milieu, on peut
écrire D = Dgd + Dm.
Montrer
qu'il existe une longueur d'onde particulière l1
pour laquelle la dispersion intermodale est nulle. Evaluer
graphiquement sa valeur numérique.
Pour une longueur d'onde supérieure à 1,26 µm, Dm(l) est positive et
croissante tandis que Dgd(l) est négative et
décroissante. La somme de ces deux termes peut donc être nulle pour une
valeur particulière de l.
Nous constatons graphiquement que le coefficient de dispersion
intramodale est nul pour l1
~1,31 µm.
Pour une
longueur d'onde l = 1,55
µm, évaleur graphiquement la valeur de la dispersion intramodale. En
déduire l'écart Dtg de durée
de propagation dans une fibre de longueur 100 km, si la
source lumineuse utilisée a une longueur d'onde centrale l = 1,55 µm et une
largeur spectrale Dl
= 1,00 nm.
Dm(1,55) =
23 ps km-1 nm-1 ; Dgd(1,55) =
-7 ps km-1 nm-1 ; D =
23-7 = 16 ps
km-1 nm-1.
D
= 1/L Dtg/Dl donne : Dtg =
D L Dl
= 16 *100 *1,00 = 1,6 103 ps = 1,6 ns.
Si on considère que l'information est
convenablement transmise tant que Dtg
est inférieur ou égal au quart de la durée TH
d'une période d'horloge, calculer
en Mbits / s le débit maximal admissible Q"max dans
cette fibre de longueur 100 km.
TH >= 4*1,6 10-9
s. Q"max = 1/TH =1/(6,4
10-9)
=1,56 108 ~1,6 108 bits/s
= 1,6 102 Mbits / s.
En pratique, il est possible d'ajuster la longueur d'onde pour laquelle
la dispersion intramodale est quasiment nulle, en donnant à la fibre un
profil d'indice particulier. Toutefois, il existe un autre phénomène de
dispersion, appelé dispersion de polarisation, qu'on ne peut parvenir à
éliminer, et qui limite les débits des propagations à très grandes
distances.
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